Mosaïque de la Chapelle Saint-Nicolas

 

La chapelle de l’ancien palais épiscopal se situe à l’étage de l’ancienne mairie, place de l’évêché.
Des visites y sont organisées ponctuellement par l’Office de Tourisme, surtout en été. La chapelle est ouverte chaque année au public à l’occasion des Journées du Patrimoine.

La deuxième partie de l’opuscule « La cathédrale Notre-Dame de Die et la chapelle Saint-Nicolas » – dont le texte est dû à M. H. Desaye – est consacrée à cette chapelle et plus spécialement à son pavement : une mosaïque remarquable.
C’est à ce texte que nous empruntons les informations ci-après(*)

Remontant au second tiers du XIIe siècle, elle reste d’une interprétation délicate. C’est une représentation du monde selon la cosmologie antique en honneur au Moyen Age.

L’étoile polaire en est l’axe, entourée des mois et des heures du jour : 12 cercles et 23 (?) triangles de marbres antiques. Deux têtes de Vents qui soufflent marquent, dans les angles, des points cardinaux.
L’onde rouge du fleuve Océan entoure le monde.

Trois éléments se partagent l’univers :
– l’eau (ondes, algues, deux gros poissons),
– l’air (arbres de vie, oiseaux qui picorent),
– la terre (animaux réels, fantastiques et, près des flots de l’Euphrate et du Tigre, aquatiques ; rinceaux végétaux au lieu du fleuve Océan). Animaux et rosaces (fleurs ou pierres précieuses) abondent.

A cette représentation se superpose une symbolique religieuse.

Quatre têtes de fleuves, imitées des dieux fleuves de la mythologie, irriguent de leurs flots l’univers. Ce sont les fleuves du Paradis terrestre, le Phison, le Géhon, l’Euphrate, le Tigre (Genèse, 2,10-14). Ils figurent avec des symboles les quatre vertus cardinales et les quatre âges de l’histoire sainte – La Prudence, avec l’escarboucle (**), symbole du patriarche Hénoch, pierre précieuse représentée par une rosace noire et violette près du Phison
– La Tempérance, avec le couteau qui devait immoler Isaac ou l’Agneau pascal à la sortie de l’Égypte ;
– La Force, avec les ciseaux pour tondre les ovins, allusion au Serviteur souffrant du prophète Isale (53,7) ;
– La Justice, avec la clef qui ouvre le salut pour le chrétien.
Une telle symbolique, qui peut nous apparaître compliquée ou même arbitraire, s’appuie, sur un texte de saint Ambroise (le Paradis, chapitre 3).

(**) Nom par lequel on désignait autrefois toute pierre précieuse brillant d’un vif éclat.